Jeudi midi, après des démarches administratives
interminables pour faire notre clairance (nouvelle visite de deux officiels à
bord, petite « propina » au passage pour les douanes), on quitte la
République Dominicaine, direction Puerto Rico !
On y retrouve Amaury et
Julie le 1er février ! On commence à la voile jusqu’à l’île de la Mona. La première
partie de la navigation est top avec une mer assez plate, une magnifique vue
sur la Piscina et Saona ; et en prime deux baleines qui soufflent à une
centaine de mètres du bateau.
Après Mona Island on est obligé de démarrer le moteur sous
le vent pour appuyer les voiles au près serré, la mer s’agite avec une houle
croisée de deux mètres, l’une venant des caraïbes, l’autre de l’Atlantique.
C’est le Canal de la Mona après tout, qu’est-ce qu’on croyait ? Il n’est
pas célèbre pour rien ! On avance quand même plutôt bien.
Au petit matin on entre dans les eaux territoriales de Porto
Rico. Malgré notre annonce d’arrivée par VHF, nous sommes survolés à plusieurs
reprises par un hélico des US coast guards. On apprendra après qu’ils sont à la
recherche d’un catamaran blanc qui n’a pas fait sa clairance d’entrée… On se
croirait dans un film, moi à la barre au près survolé par un hélico en rase
motte ! Je me dis qu’ils vont peut-être nous canarder…
Enfin tout se passe bien et nous pouvons finir à la voile au
travers en remontant vers la baie de Boqueron dans une eau turquoise. Les
filles se réveillent en pleine forme comme à chaque navigation de nuit. On est
un peu sonné par cette navigation mais heureux d’être à bon port.
A 13h30 après avoir appelé les bureaux de l’immigration on comprend
qu’il faut être avant 15h au bureau des douanes de Mayaguez pour faire notre
entrée (Ville située à une vingtaine de kilomètres au Nord). Là c’est le branle-bas
de combat : réveil des filles pendant leur sacro-sainte sieste, rangement express
du bateau, préparation des papiers. Et on saute dans l’annexe pour le village
de Boqueron. Sur place, grâce à l’aide des habitants qui se plient en quatre
pour nous aider, on trouve un taxi non officiel, piloté par Eddie (pour les
prochains son numéro +17872997935) qui nous mène à Mayaguez à vive allure.
Finalement tous les papiers sont bouclés avant 16h ! Sur la route, on
remarque vraiment le changement de pays. La campagne est magnifique, mais tout
est américanisé. Avec des highways, des malls, des fast food, des grosses
voitures, stades de Base Ball. Eddie est un peu fou mais très sympa, on profite
de la musique à fond dans sa voiture… Il était DJ à New York dans les
80’s ! On est content de retourner dans le village de Boqueron où il fait
bon vivre. Les habitants sirotent leur apéro en jouant au billard ou en se
dandinant sur de la musique.

Le lendemain on profite de la plage avec une jolie vue sur
un cours d’optimiste, Raphaëlle veut y participer ! Ce sera pour plus tard.
Pendant ce temps, Brandy, une habitante du village est en train de faire notre
lessive, tranquille (on n’est pas des feignants, il n’y a pas de
lavomatic !).
Le soir même on part pour l’Isla Caya de Muertos, encore une
navigation de nuit. On les enchaine un peu mais sur les longues navigations,
qui plus est dans la houle, on préfère profiter du sommeil dess filles. La
fenêtre météo semble bonne. Finalement, toujours ce fameux canal de la Mona, on
a des vents bien plus forts que prévus, à 20 nds établis avec des rafales à 25
agrémentés d’une houle de 3 mètres très désorganisée. Heureusement que le vent
est Sud-Est et nous permet de tirer des bords sans utiliser les moteurs… Mais
c’est encore une navigation éprouvante, on reste à la barre toute la nuit pour
négocier les vagues, et on se fait bien
rincer par les vagues.
Arrivé sur cette nouvelle île, on est ravi. C’est une
réserve naturelle parcourue de quelques sentiers ombragés de cactus avec en
prime un phare en haut d’une colline avec une vue panoramique sur les environs.
On profite bien de cette étape pour se ressourcer (crêpes, filet mignon aux
champignons et à la crème !!). On verra même des lamentins, sorte de vache de mer de 1.3 t qui broutent 10% de son poids en algue chaque jour.
PE